lundi 6 août 2007

Mes élèves

Peu à peu, ils prennent confiance. Ils se sentent plus à l'aise avec moi. Ils comprennent que je suis là pour les aider et pas pour les écraser ou leur en mette plein la vue. Je suis réjouis et ému par ces jeunes. Ils n'ont pas un très haut niveau en dessin mais ils ont de bonnes idées d'histoires. Elles tiennent la route. Il y a de quoi faire des BD. Une chose me frappe : ils sont aux antipodes du monde BD que je cotoie en France. Leur histoires sont dramatiques, tragiques et réalistes, puisées dans leur quotidien. Prostitution, sida, mort, désespoir... peu de leurs histoires se finissent bien. J'essaie de les encourager à chercher l'espoir. Ils me racontent des histoires très longues avec des personnages, des rebondissements, tout un développement. Un travail de longue haleine. Je leur fais un cours de construction de scénario, je les encourage à dessiner beaucoup (mais je ne sais même pas s'ils ont les moyens de s'acheter du papier), à être libre dans leur dessin, à chercher la vie et l'expression plutôt que l'académisme et la construction rigide. Mon cours de scénario semble provoquer des déclics chez certains. Ils sont très enthousiastes. L'un d'eux m'offre un maillot de l'équipe de foot du Cameroun, les lions indomptables. Un autre m'offre une de ses peintures. Une peinture traditionnelle africaine. J'espère qu'on en restera pas là et qu'on retravaillera ensemble...

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