On fait un tour dans la calèche avec Ben. C'est avec cette petite calèche à un cheval qu'il vont faire les courses en ville. Dans la ville la plus proche, il y a des emplacements prévus par la mairie pour garer les calèches, c'est marrant. Il y a beaucoup d'Amish dans le coin. Ben demande à ce qu'on ne le photographie pas ni ne le dessine. Rapport à l'humilité ? Je ne sais pas. Ils n'ont pas de voiture, ni d'électricité. Le téléphone est dans une cabine en dehors de la maison. Le frigo est à gaz et les chaussures sans lacets. C'est comme ça. Ils font des meubles en bois et confectionnent leurs vêtements. Certaines règles de la communauté sont très saines, d'autres nous paraissent très dures. Le repas continu et la nuit tombe. Ils n'allument aucune lumière. Du coup, nos yeux s'habituent à la pénombre, le coucher de soleil entre généreusement par les grandes fenêtres, c'est très doux. La douceur et la paix, voilà ce que je retiendrai des Amish. Un autre rythme de vie. Rien d'agressif, ni moteur, ni bruit, ni lumières aveuglantes... Un rapport à la nature que l'on a perdu dans les villes. Et puis un sens du temps tout différent. Quand il faut 45 minutes pour aller à un quelconque magasin, on prend le temps de vivre, de respirer, de réfléchir. Une autre chose qui me plait est leur vie d'église. Pas de bâtiment qu'on appelle, à tord, l'église. Ils se réunissent chez les uns, chez les autres, simplement, pour prier et chanter... en allemand. Leur but n'est peut-être pas de résister à la modernité mais de se rapprocher de la vie communautaire des premiers chrétiens, bien avant les dérives du catholicisme. La ferme que j'ai dessiné ci-dessous est la vieille ferme de son grand-père. Depuis, son père a construit une belle maison, en rien différent des maisons non-Amish (sauf l'électricité), ce qui m'a surpris. Lui, Ben a construit un allongement à cette maison. Et ainsi de suite, de génération en génération. Cet esprit de famille, de comunauté, d'entraide mutuel est quelque chose qui me plait beaucoup. ça aussi, on l'a perdu et on ferait bien d'y songer... We go for a ride in Ben’s buggy. He uses this buggy to run errands in town. In the nearest town, there are parking places made, and approved by the mayor’s office, especially for buggies. It’s funny. There are a lot of Amish in this area. Ben asks not to be photographed or drawn. A symbol of humility? I don’t know. They wear shoes without laces. They have no car, nor electricity. The telephone is in a booth next to the house. The refrigerator is gas. That’s how it is. They make furniture from wood, and they make their own clothing. Certain rules of their community are very healthy, others seem very hard to us. The meal continues, and night falls. They don’t light any lights. Our eyes become accustomed to the half-light, the sunset enters liberally through the large windows, very soft lighting. Calmness and peace, this is what I would retain from the Amish. Another rhythm of life. Nothing aggressive, no motors, no noise, no plugged in lights…a rapport with nature which has been lost in the city. And a totally different sense of time. When it takes 45 minutes to go to a store, one takes the time to live, to breathe, to think. Another thing that I liked was their church life. No building which one calls, ironiquely, “the church”. They meet in each other’s homes, simply to pray and sing…in German. Their goal is not perhaps to resist modernism, but to seek a healthy community life of the first Christians, well before the drifts of Catholicism. The farm that I drew below used to belong to Ben’s grandfather. After that, his father built a beautiful house on the farm, no different from a non-Amish house (except electricity). This surprised me. Ben built an addition on to the house. And so on, from generation to generation. This spirit of family, of community, of helping each other is something that I liked very much. It’s something else that we’ve lost, and would do well to think about…
mercredi 1 octobre 2008
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