dimanche 11 novembre 2007

148. Retour amer.

Voilà. "Balao, séjour à Yaoundé et à Bangui" est fini. Je suis rentré dans un état second. Avec aucune envie de revenir en France. Aucune envie de reprendre mon travail et mon quotidien occidental. L'un des choses qui m'a fortement impressionné une fois revenu chez moi, dans les touts premiers jours, c'est qu'ici, les gens ne se regardent pas. Ils se frolent, s'évitent mais ne se regardent pas. Ils se croisent, ils se perçoivent, ils communiquent parfois, mais ne se regardent pas. Je me souviens de cette caissière qui encaisse mon achat, qui me rend la monnaie, me salue, le tout gentillement, mais sans me regarder une seule fois. Sentiment d'horreur. Notre société française est gravement malade. Comment peut-on vivre sans se regarder ? En Afrique, on n'a pas arrêter de se regarder, de se sourire. Au point qu'une même personne peut vous dire bonjour quatre fois dans la journée, chaque fois qu'elle vous croise. Quand on se touche par inadvertance ici, on se demande pardon. Demander pardon de se toucher ? Waow ! On ne mesure pas la profondeur de l'aliénation de notre société, de son dérèglement, de sa pauvreté humaine. Un grand sentiment de vanité m'habite aussi. A quoi sert tout nos livres, nos BD, nos projets ? Un écoeurement aussi devant le superflu de la surproduction de tout en occident... Il est bien possible que ce voyage ai changé l'orientation de ma vie. Je ne peux pas encore en mesurer les conséquences.

2 commentaires:

Luc Desmarchelier a dit…

Hello Didier,
Ce que tu decris, je l'ai moi meme constate dans les memes conditions. Ma premiere impression, de retour d'afrique fut celle d'un incroyable silence feutre dans les lieux publics. La seconde fut, comme tu dis, le choc de l'absence presque totale de contacts visuels. Le vrai depaysement est au retour.
Cheers.

didier millotte - illustrateur a dit…

C'est vrai. C'est ça. C'est très fort à ressentir. As-tu ressenti ce désir de ne pas te replonger dans la vie occidentale ?
Merci pour ton commentaire.